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le lendemain Vendredi, ils apportent un pot neuf en terre glaise, troué d’un côté et rempli de charbons ardents ; ils posent dessus le plat avec le pain bénit et soufflent légèrement dans le trou. Pendant ce temps, un des prêtres, assis à côté, mêle le pain avec une cuillère sacrée, jusqu’à ce qu’il soit grillé au point de tomber en miettes. Ceci fait, on l’enlève du plat et le dépose dans la cassette sacrée où l’on conserve la sainte Eucharistie.

Ce pain bénit est employé pour l’Eucharistie pendant toute l’année, et celui qui reste de l’an passé, se met dans le saint calice après la sainte messe du Jeudi saint. Cet usage se répète tous les ans.

Puis ils ont encore une habitude très louable : lorsque un seigneur ou son épouse reçoit un évêque, ils le saluent de loin jusqu’à terre, puis ils s’approchent et lui baisent la main respectueusement, après quoi ils s’éloignent à reculons et font un second salut jusqu’à terre. Lorsqu’ils par32lent à un personnage d’un rang supérieur au leur, ils restent tout le temps agenouillés sur le genou droit.

Quand j’avais avec eux des conversations religieuses, pendant lesquelles je leur donnais divers conseils, ils s’empressaient de les suivre avec exactitude, ce qui est très méritoire. Avant moi, personne ne s’était occupé de leur éducation religieuse et tout ce que je leur disais, étant fondé sur les paroles de Dieu et des saints, ils m’écoutaient avec avidité, parce qu’ils entendaient ces choses-là pour la première fois de leur vie.

Ils écoutaient avec une attention toute particulière les récits concernant le saint baptême et ses effets salutaires, quand je leur expliquais que l’individu baptisé est délivré du pouvoir de Satan, que le Saint-Esprit descend sur lui et qu’il devient digne de recevoir le sceau du Saint-Esprit par le moyen du saint Chrême.

Après cela je leur expliquais quelles bonnes œuvres