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Ils n’admettent pas les orphelins, de sorte que lorsque les parents meurent, on vend les enfants et souvent même, à la mort du mari, on vend sa veuve avec ses enfants. Nous avons vu des hommes vendre leurs femmes, leurs frères et leurs sœurs.

28J’ai connu un homme riche du nom de Caïphe qui avait un fils marié. Son fils se querellait souvent avec sa mère à cause de sa femme qui en était détestée. Caïphe, pour se débarrasser de ces histoires, vendit son fils et maria sa bru avec un autre. Mais, quelque temps après, le fils se sauva et vint me porter plainte contre son père.

Il arrive souvent que les esclaves s’échappent, mais si on réussit à les rattraper, on les revend.

Lorsqu’on vend un mari, sa femme se hâte de se remarier.

En revenant de la captivité quelques-uns reprennent leurs femmes et d’autres en prennent une nouvelle.

Lorsqu’une femme devient veuve elle se remarie, soit légalement soit en dehors de l’église, sans attendre la fin du terme établi de dix mois et dix jours.


III.

Quelques mots sur les mérites et les actions glorieuses des Géorgiens.


1. Avant tout, les Géorgiens, tout en connaissant parfaitement les défauts de leurs évêques et de leurs prêtres, — que nous omettons de signaler, — ne se permettent ni de les juger ni de leur manquer de respect.

2. Malgré tous les malheurs qui les accablent, tels que : la misère, la ruine de leurs maisons, la réduction en esclavage de leurs familles, même par les évêques, ils supportent tout avec une résignation étonnante.