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J’ai tâché d’en rassembler autant que j’ai pu dans une église ; je les sermonnais et je leur expliquais quels sont les devoirs du chrétien et quelles bonnes œuvres il doit accomplir.

Un de leurs torts est qu’ils ont abandonné tout métier lucratif comme, par exemple, la culture des vers à soie, pour laquelle leur pays, si riche en bosquets de mûriers, serait très propice. Les quelques personnes qui s’en occupent, récoltent beaucoup de soie, malgré leur insouciance ; mais pour la plupart, ils disent que cela ne vaut pas la peine de s’en occuper, la soie étant à trop bon marché.

À part cela, quelques-uns sèment le lin qui croît à profusion ; ils s’en font des vêtements. S’ils voulaient le cultiver pour vendre la toile, comme on le fait en d’autres pays, ils pourraient s’enrichir.

Le chanvre croît aussi en masse, et l’ail atteint les dimensions d’une grenade. On peut en dire autant de leur tabac et de leur oignon.

S’ils avaient voulu travailler comme d’autres gens et vendre le produit de leurs terres sur les vaisseaux qui vien26nent de la Mer Noire et des grandes rivières, ils se seraient enrichis.

Néanmoins, ils ne manquent de rien et ne payent ni taxes ni impôts. Mais ils se sont trouvé une mauvaise occupation, c’est de s’entre-vendre.

Ils passent la journée à rester assis sans rien faire.

Et tout ceci provient de ce qu’ils n’ont point de guides. Je leur ai donné le conseil, surtout aux évêques et aux seigneurs, de s’occuper d’agriculture et de la culture des vers à soie. Beaucoup d’entre eux l’ont suivi et en ont recueilli des bénéfices.

Apprends, ô lecteur, que les Géorgiens, ainsi que leurs évêques et leurs prêtres, ont l’habitude de pleurer leurs morts avec des démonstrations exagérées ; ils s’égratignent