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récalcitrants et de les tenir en prison jusqu’à ce qu’ils se fussent repentis et soumis à nos ordres.

Un grand nombre d’entre eux nous obéirent et suivirent nos injonctions.

Lors de notre visite au diocèse de Moukoline, une femme riche, demeurant à Doranda, dans le voisinage de ce lieu, et qui vivait en adultère avec sept frères qui étaient ses cousins, eut tellement peur de moi qu’elle s’enfuit en Abhazie avec son septième mari.

Apprends, ô lecteur, que la Géorgie comprend en ce moment, cinq provinces.

Depuis deux cents ans, quatre de ces provinces, savoir : la Mingrélie, la Gorée, l’Iméritie et Tiflis, se querellent entre elles et s’entre-vendent : mais rarement, quelqu’un se charge de les remettre dans la bonne voie. Ce n’est que dans la cinquième province, celle de Cakhétie, qui avait appartenu au défunt martyr Taïmouraze-Khâne, qu’on n’a jamais vendu de chrétiens.

La plupart des Mingréliens ne savent pas réciter le Pater jusqu’au bout. Ils n’enseignent aucunes prières à leurs en25fants, ni même la manière de faire le signe de la croix.

Lorsqu’un évêque de Mingrélie visite son diocèse, il ne sermonne pas ses ouailles, de sorte que la plupart d’entr’elles n’observent pas le grand carême, ne jeûnent jamais et ne prient pas comme le reste des chrétiens.

Leurs prêtres n’officient pas pendant plusieurs Dimanches et plusieurs fêtes consécutivement.

Ils ne remplissent ce devoir que lorsque quelqu’un les prie de le faire pour une certaine rémunération.

Il est très fâcheux que les Mingréliens habitent à de grandes distances les uns des autres : on ne rencontre que rarement deux ou trois maisons dans un même lieu. Ils ont beaucoup d’églises dans leurs villages mais personne ne vient y prier : seuls le prêtre et quelques rares personnes.