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parce qu’on ne peut pas oindre un enfant qui n’as pas été baptisé ; en agissant ainsi ils contredisent le saint Évangile qui dit : « Allez et baptisez…. » etc. ; et encore : « Celui qui est baptisé sera sauvé ». Il n’y a point en effet de salut sans baptême, car il sert de base à notre religion. Tandis que le saint Chrême est le cachet de Dieu.

En vue de cela j’ai baptisé tous ceux qui avaient été oints préalablement, après quoi je les ai oints une seconde fois. Il faut aussi savoir qu’ils ne baptisent pas leurs enfants quarante ou quatre-vingts jours après leur naissance, ou lorsque l’enfant tombe malade, mais qu’ils le font quand bon leur semble. On voit surtout chez les seigneurs, que leurs enfants grandissent, se marient et ont des enfants, sans jamais avoir été baptisés. Il arrive même que l’on devienne évêque, prêtre ou diacre sans avoir été baptisé.

Et la cause de tout cela est le manque de gens instruits qui puissent les diriger dans la voie de la justice.

J’ai baptisé moi-même plusieurs prêtres et plusieurs diacres qui avaient atteint la vieillesse. Il y a des gens qui vieillissent et meurent sans avoir reçu le baptême. Quelques prêtres et surtout ceux de Mingrélie, remplissent les saints offices, non pas à l’autel mais en dehors de l’église. D’autres ne mettent pas tous les ornements liturgiques de rigueur pendant qu’ils officient, mais ils en revêtent seulement une partie.

D’autres, lorsqu’on les appelle chez des malades pour leur administrer la sainte Eucharistie, n’y vont pas eux-mêmes, se contentant de mettre un peu de pain consacré, trempé de vin, dans n’importe quel ustensile, et de l’envoyer21 au malade par un garçon quelconque. Ce dernier, arrivé auprès du malade, lui fait boire le contenu de la tasse, tandis que le trésor même du saint sacrement reste oublié au fond.

Ils portent, pour la plupart, des noms païens. Le nombre de leurs moines n’est pas grand, et ceux-ci n’habitent pas