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la chaire épiscopale à un simple diacre ou à un simple 15moine qui en use comme il veut, avec tous les droits d’un évêque ; c’est-à-dire qu’il peut asservir des subordonnés et les vendre aux Turcs, les châtier et les emprisonner pour la moindre chose.

Si quelqu’un s’avise de lui désobéir, il le vend avec sa femme et ses enfants. Si un évêque ou un abbé a lieu d’être mécontent d’une femme mariée, il les sépare et force son mari de se marier avec une autre, sans crainte de Dieu ni pudeur.

Il arrive que l’évêque dit à un individu : « Qu’as-tu trouvé en ta femme ? Elle est si noire ! Laisse-la et prends-en une autre ». En cas de refus, l’évêque arrête l’individu et le tient enfermé jusqu’à ce qu’il consente au divorce et se remarie avec une autre. C’est ainsi que Scoraly a agi avec Georges le lecteur, qui était marié et avait un enfant. L’évêque le persuadait de se séparer et de prendre une autre femme, et comme il refusait, l’évêque le fit arrêter, et à force de coups et de mauvais traitements il l’obligea à y consentir.

J’ai vu moi-même ses deux femmes qui sont venues implorer ma justice.

J’ordonnai alors à Georges d’abandonner sa seconde femme et de reprendre l’ancienne et j’excommuniai l’évêque Scoraly. J’ai connu Eusèbe, l’abbé du couvent de Mousallaby, qui avait vendu un prêtre aux Turcs et donné sa femme à un de ses serviteurs.

Mais le chrétiens rachetèrent ce prêtre qui revint à la maison et me conta sa triste histoire quatre ans après sa libération. Pendant tout ce temps la femme du prêtre vivait en adultère avec le jeune homme, tandis que le prêtre n’avait pas officié une seule fois, ayant été obligé de couper du bois et de labourer la terre.

16J’ai fait donner une bonne bastonnade à l’abbé, après quoi je l’ai destitué. Quant à la femme du prêtre, elle prit