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À l’heure qu’il est les Géorgiens ne possèdent que cinq provinces : la Mingrélie, sur la rive orientale de la Mer Noire ; l’Iméritie, la Gorée, Tiflis et la Cakhétie. Celles de Tiflis et de Cakhétie sont vassales du Roi de Perse.

Il s’y fait représenter par des Khânes qui conservent ce poste leur vie durant.

Ce sont des Géorgiens qui sont censés être musulmans. Lorsque un de ces Khânes se sent près de mourir, les habitants de ces deux provinces choisissent pour lui succéder un personnage respectable, qui se rend en Perse pour se présenter au Chah et obtenir sa sanction. Quant à la Mingrélie, l’Iméritie et la Gorée, elles sont gouvernées chacune par un Prince Géorgien qui y règne sa vie durant ; il a toujours pour successeur son fils ou un parent, s’il n’a pas de fils.

De nos jours, grâce aux discordes continuelles des trois tribus dont nous avons parlé plus haut, et aux fréquentes guerres civiles qui les obligent à avoir recours à l’intervention des Pachas Turcs, et grâce à leurs fréquents voyages à Constantinople où ils vont se plaindre les uns des autres, ils 10ont dû consentir à payer une contribution tous les trois ans, au Sultan des Osmanlis. Un contrôleur des contributions vient, à cet effet, à l’époque fixée et reçoit de chaque maison des pièces de toile qui coûtent dans le pays le tiers d’une piastre, et qu’ils envoient à Constantinople par la Mer Noire.

Les Mingréliens comprennent quatre-vingt mille familles ; les deux autres tribus peuvent compter autant d’individus ; mais les Goréens sont peu nombreux.

Dans les temps antiques leur roi qui régnait sur toutes les tribus et les provinces susmentionnées, habitait la ville de Koutaïss qui appartient aujourd’hui aux Iméritiens, appelés par les Turcs « Atchik-Bache », ce qui veut dire « Tête découverte », parce que la plupart d’entre eux ne portent sur la tête qu’une petite calotte de drap et s’enveloppent d’un manteau blanc.