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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE

sans doute la rareté du fait d’en avoir rencontré qui suggéra cette mise en scène à l’astucieux forban.

« Il reste quelques détails à mettre au point. La tâche ne me semble pas du tout au-dessus des forces d’un homme méthodique et assez documenté sur cette époque. C’est mon cas, et cette histoire me passionne au delà de tout ce que vous pouvez imaginer.

Eliasar contemplait toujours le cliché no 3, regardant l’épreuve dans tous les sens.

― Et ces noms-là, fit-il… Meg… Read, Black…

― Ça, fit Krühl, c’est curieux, voilà tout, je ne pense pas que cette liste de noms propres puisse apporter un intérêt nouveau à la lecture de la carte. Mary Read, c’est le nom d’une fille qui navigua avec Rackam et fut sa maîtresse. Les autres noms sont également des noms de femme dont la qualité méritait d’être consignée sur ce carnet avec un chiffre en guinées qui, à mon avis, récompensait leurs faveurs.

« À droite on retrouve le nom de Mary Read avec celui d’Anne Bonny, une autre femme pirate, une date, des chiffres, dont je ne peux préciser le sens.

« Low dut connaître Mary Read, Anne Bonny et Rackam. Ils étaient tous gentilshommes de fortune, nom de Dieu ! Ils aimaient les belles filles souples de la Vera-Cruz, les chulas mexicaines, les liqueurs hollandaises, les étoffes de la