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LE DOCUMENT

les cheveux un à un. D’ailleurs, c’est probablement un rébus à l’usage des Anglais.

― Bien répondit Krühl, que dites-vous de ce cliché ?

― Un poème en anglais, avec un cochon qui porte un étendard. Des signatures. Je ne comprends toujours pas.

― Les autres pages du livre offrent moins de clarté pour la solution du problème, dit Krühl, je les ai clichées aussi, mais elles ne présentent pour vous aucun intérêt, bien qu’elles apportent elles-mêmes leur cachet d’authenticité.

« J’ai étudié toute la nuit ce document, et si je n’ai pu mettre en lumière toutes les obscurités qu’il contient encore pour mon entendement, j’ai tout de même acquis la certitude que vous avez trouvé un carnet appartenant à un gentilhomme de fortune anglais, qui s’acquit quelque célébrité, le fameux capitaine Edward Low. Vous lisez sa signature sous la marque noire qui servait de sceau aux écumeurs de mer. Dans le coin gauche de la première feuille, un nom de ville : Charlestown, et une date effacée. Sous la marque noire, la signature de Low et celle de Billy Bones, charpentier du navire. Hein, c’est curieux.

― C’est curieux consentit Eliasar, en tout cas, pour votre bibliothèque, vous avez rencontré un document bien amusant.

― Bien, mon camarade, mettons amusant. La deuxième feuille représente une île. Par sa