Page:Mac Orlan - Le Chant de l’équipage.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVIII

LE CHINOIS


Quand le Russe eut terminé son repas, il s’essuya la bouche avec sa manche et poussa un grand soupir de bête repue et satisfaite.

― C’est autre chose que des conserves, dit-il.

Krühl lui offrit un cigare. L’homme se mit à fumer délicatement, gardant longtemps la fumée dans sa bouche et la faisant ressortir par le nez.

― Je n’ai plus l’habitude, ça m’endort.

― Comment vous appelez-vous ? demanda Krühl.

― Oh ! je vous demande pardon. Je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Oliine Yvanovitch.

― Votre pays est en guerre contre l’Allemagne.

― Ah ! fit Oliine, ici nous sommes loin de tout cela.

― Maintenant, pouvez-vous nous donner quelques renseignements sur ce Chinois dont vous semblez craindre le retour ? Savez-vous si