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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE

qui suivirent les derniers travaux d’ensevelissement du trésor de Low, le plus damné, à l’heure actuelle, de tous les gentilshommes de fortune, si Dieu existe.

― On ne peut, en effet, déclara Eliasar, imaginer un cadre plus approprié aux goûts du personnage dont nous recherchons les économies.

― N’est-ce pas ? continua Krühl. Cette île symbolise l’or, les vins rares, les liqueurs chatoyantes, les tabacs parfumés et les femmes qui à cette époque ne furent pas plus belles et plus sauvages que cette étonnante Chita, dont je veux faire la reine, pendant quelques jours, de cette Cythère évoquée par ma mémoire il y a quelques instants.

― Nous donnerons lé nom dé Chita à cette île, s’écria le capitaine.

― Oui, répondit Krühl, faites-lui comprendre ce que vous venez de dire.

Le capitaine s’adressa en espagnol à Chita qui ne sourcilla pas.

― Il faut avouer, fit Eliasar, que si cette fille est une merveille de grâce et de beauté, elle n’en possède pas moins une couche qui la protège contre toutes les surprises d’une maladie cérébrale.

Krühl ne répondit pas.

Bébé-Salé et Powler se distinguèrent à leurs fourneaux. À l’arrière on fêta la découverte de