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VERS L’AVENTURE

mais jé suis sûr que c’est un bon matélot, parcé qué célui qui mé l’a indiqué connaît les hommes.

― Bonne nuit, monsieur Gornedouin.

― Bonne nuit, monsieur.

― Vous me réveillerez démain pour l’appareillage.

Avant d’aller se coucher, Krühl, Eliasar et le capitaine fumèrent quelques pipes dans le salon.

― Jé suis content dé mon équipage, dit le capitaine. Avec ces hommes-là, j’irai au bout du monde. C’est tout cé qu’il y a dé plus fin, dé plus comme il faut dans la navigation.

― Et puis l’équipage a de la « gueule », répondit Krühl ! Un mulâtre, un nègre, un Breton, un Italien, trois Espagnols et trois hommes du Nord, c’est d’une merveilleuse couleur locale, si l’on pense au but que nous poursuivons. Avec un tout petit effort d’imagination, je pourrais me croire transporté à bord du schooner : Le Caprice.

Le Caprice ? interrogea Joaquin Heresa, jé né connais pas.

― C’était le navire que commandait Edward Low, répondit Krühl.