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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE

rien à dire, on leur a même donné un canon pour les sous-marins, dame oui.

― Oh ! un canon, fit Bébé-Salé.

― M. Krühl sait bien ce qu’il fait et M. Eliasar qui est si instruit ; croyez-vous qu’il n’a pas son idée ? Je peux vous dire qu’ils vont chercher du papier. Il paraît que ça manque à Paris et que le papier se vend comme du bouquet. M. Krühl n’est pas un homme à partir comme ça. Et M. Eliasar, non plus, qui est si instruit.

― Pour ça, ils ont tous de l’instruction, approuva Bébé-Salé.

― C’est beau, l’instruction, déclara Palourde. À bord de leur bâtiment, ils seront tous instruits, alors forcément dans ces conditions-là i’y a pas à lutter. C’est point des pêcheurs comme nous qu’auraient eu l’idée d’aller chercher du papier.

― Ah si ! Le fils à Mahurec aurait bien eu une idée comme ça. C’est vrai qu’il est second-maître charpentier, maintenant, dit Bébé-Salé.

Tous trois se levèrent et Marie-Anne sortit devant la porte car M. Krühl passait en discutant avec Eliasar et le capitaine Heresa.

― Paraît que c’est un bon capitaine, fit Bébé-Salé en désignant Heresa d’un mouvement de tête.

― Sais-tu qui c’est qu’i me rappelle, dit Boutron, i’me rappelle Maillard, Maillard qu’était