Page:Mac-Nab - Poèmes mobiles, 1890.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LE COQ-À-L’ÂNE


À Paris, quand on flâne, il n’y a rien d’amusant comme de saisir au vol la conversation des passants.

On n’entend ni le commencement ni la fin ; on prend les mots comme ils viennent : le hasard leur donne une tout autre valeur, et la phrase la plus simple prend des proportions étranges.

Alors, entre celui qui parle et celui qui écoute, se produit le phénomène que la grammaire française (Dieu lui pardonne !) appelle un coq-à-l’âne.

Je ne manque pas d’anecdotes pour prouver ce que j’avance ici ; mais la plupart sont de nature à ne pouvoir être dites que dans la plus grande intimité.

Si vous y tenez, je vous en conterai quelques-unes entre la poire et le fromage.

En attendant, écoutez bien celle-ci.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un gros monsieur descendait l’avenue des Champs-Élysées. Une dame obèse était pendue à son bras. (L’avenue des Champs-Élysées n’était pas assez large !)