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Or ce grave personnage
Est un moine sans aveu,
Et rien que par un cheveu
Il tient à son ermitage.
Dans sa barbe blanche, il rit
Du souci des jouvencelles
Et de leurs transes cruelles,
En jurant bien que pour elles
Le soleil sera proscrit !

Bon moine, sors de ta cachette,
Chante Fanchette ;
Bon moine, ôte ton capuchon,
Chante Fanchon !

Faut-il que toujours on laisse
Les agneaux avec les loups !
Ce capucin est jaloux,
Le plus jaloux qu’on connaisse.
C’est un artiste en larcins,
Qui surprit dans la toilette
De Fanchon et de Fanchette
De quoi damner l’âme honnête
De cent mille capucins !

Bon moine, sors de ta cachette,
Chante Fanchette ;
Bon moine, ôte ton capuchon,
Chante Fanchon !