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J’entre et j’tomb’ dans un restaurant
Où d’un coup d’œil rapide
J’avise un espèc’ de croquant
Qui versait du liquide.
J’avale un d’mi-s’tier
Et j’tends pour payer
Quarant’ sous au bonhomme.
Il me dit : « Monsieurr,
Vous faites erreur,
C’est à l’œil qu’on consomme ! »

Quand j’ai vu ça j’m’en suis flanqué
Par-dessus les oreilles !
Jamais j’avais tant tortillé
Ni tant sifflé d’bouteilles.
Comme on peut pas tout
Manger d’un seul coup,
J’en ai mis plein mes poches.
Quand on a bon cœur,
On pense à sa sœur,
À sa femme, à ses mioches !

Après ça j’arrive en m’prom’nant
Dans l’fumoir où qu’l’on fume.
Je m’assois et j’tir’ tranquill’ment
Mon brûl’-gueul’ que j’allume.
Mais v’là qu’un larbin,
Pour fair’ le malin,