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trie, tenue de livres, anglais, dessin de machines, dessin d’art, sont enseignées là à qui veut les apprendre, à côté des leçons plus modestes de calligraphie, de lecture, de français, de calcul et de chant, qui sont comme la base primaire de ce vaste enseignement professionnel.

Tout cela a commencé, il y a sept ou huit ans, par un cours de chant et quelques leçons de français que M. Greiner, l’instituteur protestant de Guebwiller, donnait bénévolement aux jeunes ouvriers qu’il réunissait chez lui, après ses heures de classe. L’intervention des chefs d’industrie de la ville développa rapidement ce premier germe. Une Bibliothèque fut formée et placée dans un logement loué en ville, où devaient se donner les premiers cours professionnels. Le 18 novembre 1858, un arrêté du préfet du Haut-Rhin autorisait l’ouverture de ce lieu de réunion, et l’institution allant toujours grandissant, le local se trouva bientôt insuffisant. Alors fut décidée, grâce à une généreuse initiative, la construction d’un bâtiment spécial, qui s’élève aujourd’hui sur un des côtés de la ville, au milieu d’un grand terrain clos, et dans lequel se trouve installé, avec une sorte de luxe, ce qu’on pourrait appeler l’Académie ouvrière de Guebwiller.

J’avais fait le voyage tout exprès pour voir de mes yeux ce qu’on m’avait raconté, et, je l’avouerai, c’est avec un sentiment de respect profond que j’ai franchi le seuil de ce petit palais de l’instruction populaire. Tous les détails de la construction témoignent de l’importance qu’y attachait celui qui en a dressé le plan, et qui a fait les choses, comme on dit, avec