Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
L’ABBÉ

ordinaire des belles, manquent rarement de faire l’effet qu’on en espére.

L’Abbé dit cent mille jolies choses sur ses poudres, et sur leurs effets. Aminte fut charmée plus que jamais de son bel esprit, qu’il fit briller dans cette conversation d’une maniére toute agréable, et Ormon voyant que sa femme y prenoit infiniment de plaisir, se souvenant qu’il pouvoit lui être survenu quelques petites affaires de famille, il passa avec la permission de l’Abbé dans son cabinet, où ayant fait appeller son Secretaire, il se fit rendre compte de ce qui s’étoit passé durant son dernier voyage.

La retraite d’Ormon plût bien à nôtre Abbé, elle étoit bien favorable à ses desseins : aussi ne perdit-il pas le moment d’en profiter. Il y a longtems, Madame, lui dit-il, que je cherche une occasion aussi favorable sans l’avoir pû trouver ; mais enfin, me voici seul avec vous sans témoin, je vous aime, Madame, à un point que vous ne pouvez jamais vous l’imaginer, n’y a-t-il point moyen de vous fléchir ? Considerez, lui dit-il, en lui baisant ses belles mains, qu’il tenoit