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L’ABBÉ

de l’or dont il étoit enchassé, on le mettoit dans l’argent, qu’elle en avoit vû de pareils qui lui plaisoient beaucoup. J’applaudis dans le moment à cette pensée, et lui dis, que si elle le souhaitoit je la menerois chez mon lapidaire, qui entend parfaitement bien à relever ces sortes d’ouvrages. Elle me prit au mot, nous y fûmes, et le Jouaillier lui promit que dans trois jours il lui reporteroit son diamant, si beau qu’elle ne le reconnoîtroit pas. J’eus encore quelques faveurs en chemin faisant ; mais ce furent les derniéres, car voyant où ma folie m’avoit porté pour cette fille, je retournai chez le Jouaillier, dont je disposois à ma volonté. Lui ayant fait le récit de mon avanture, il se trouva tout disposé à me servir. Nous fûmes au Temple ensemble ordonner un diamant de pareille grosseur, et fait sur le modéle du mien. Il m’en coûta quatre pistolles, et étant enchassé avec art, le Jouaillier le remit à Angelique, qui s’y méprit les prémiers jours, mais par malheur pour elle, l’ayant mis à son doigt, il fût vû de tant de monde, qu’il fût reconnu