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L’ABBÉ

Si le feu eut pris à la maison du Procureur il n’eut pas été plus intrigué qu’il le fut, quand le Billet de Pariset lui apprit, que ce n’étoit que le Laquais d’un Abbé que le Guet avoit arrêté par méprise, et que les véritables voleurs s’étoient échappez. Il étoit dans une rage de possédé, et jura qu’il périroit plûtôt que de n’en pas tirer vangeance. Les trois Loüis qu’il venoit de donner à Pariset lui tenoient plus au cœur que le reste ; le voleur, disoit-il, comment les a-t-il gagné ? Cet infame, ce scelerat, ce malheureux Pillard, et après avoir déchargé sa colére tantôt sur un Clerc, tantôt sur un autre, en les accablant de travail, pour réparer aux dépens de qui il apartiendroit, la perte qu’il alloit endurer ; il passa dans la Chambre du malade, qu’il trouva un peu mieux, et avec espérance de le voir bientôt sur pied. Il lui conta tout son désastre, et l’argent qu’il venoit encore de lui en coûter ; mais vous, mon cher ami, lui dit-il, outre les peines que vous sentez, je vous plaints de la grosse perte que vous venez de faire ; de grace, dites moi