à la belle Angelique.
Je ne sçai pas, ma belle Demoiselle, si vous avez fait attention à la proposition que je me suis donné l’honneur de vous faire ; la bague est à vous aux conditions que vous sçavez ; si j’avois quelqu’autre chose plus digne de vous offrir, je vous le sacrifierois aussi volontiers, que ce petit gage de la plus tendre ardeur qui fût jamais. Honorez moi de vôtre réponse, ma belle Demoiselle, et croyez que si vous ne la faites pas telle que je la souhaite, je suis dans le dernier désespoir.
Mon Laquais s’étant rendu au logis de la belle Angelique, elle venoit de sortir en carosse avec deux Dames, et l’on ne sçavoit pas si elle viendroit souper. Suivant mes ordres il l’attendit dans la cour, jusqu’à ce que le portier entendant sonner minuit, le mit dehors pour fermer sa porte. Mon laquais trop affectionné pour mon service ne voulant pas revenir sans réponse, croyant