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L’ABBÉ

Ormon conduisit l’Abbé dans son appartement, ne jugeant pas à propos d’entrer de si bonne heure dans celui de Madame, qui étoit dans des inquiétudes mortelles de sçavoir comment Nico se seroit tiré d’affaire. Ils se jettérent tout habillés sur le lit d’Ormon pour se reposer, en attendant qu’Aminte fut éveillée. Renard ayant aidé au Valet de Chambre à mettre les chevaux à l’Ecurie, lui conta l’avanture du More et de la Cuisiniére, sans toutefois lui parler de Nico. Le Valet de Chambre ouvrant les oreilles, fut bien étourdi de ce discours ; Il aimoit cette jeune Servante, et se disposoit à en faire sa femme ; mais apprenant que c’étoit une malheureuse, il se proposa sur le champ de lui faire le dernier affront. Il alloit entrer dans la chambre de son Maître pour lui conter le fait, et lui en donner la Comédie, lors qu’il entendit heurter deux bons coups à la porte. Renard y courut ; mais sa surprise fût extrême, et le Valet de Chambre ne demeura pas moins étonné que lui, lors qu’ayant ouvert, ils virent entrer le More, le nez tout ensanglanté avec