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L’ABBÉ

Henriette étoit à l’entrée qui gemissoit de tout son cœur. L’Amant et la Maîtresse consulterent long-tems ensemble par où ils s’y prendroient pour se tirer de ce mauvais pas ; mais les cris redoublés d’Henriette ayant éveille le portier, il vint tout en chemise où il entendoit le bruit, et trouvant cette pauvre fille toute étenduë sur le carreau, ayant le visage plein de sang et à demi pâmée, il fut chercher du secours, et courut à la Chambre de Nico, faire un vacarme effroyable pour l’éveiller, croyant qu’il y étoit. Il poussa son zéle pour Henriette si loin, qu’impatient de voir que Nico ne répondoit rien, et voulant avoir de l’eau de la Reine d’Hongrie, dont il sçavoit qu’il avoit provision, à l’aide de quatre ou cinq bons coups de pié qu’il donna à la porte il la jetta dedans. Mais qui fut surpris ? Ce fut nôtre homme, quand il vit qu’il n’y avoit personne dans le nid ; cela ne lui causa pas peu d’embarras, car il sçavoit de science certaine que Nico étoit dans le logis, puis que la porte de la ruë n’étoit point encore ouverte, et qu’il en avoit la clef sous