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L’ABBÉ

tage, et lui marqua sa reconnoissance en toutes occasions par des distinctions particuliéres, et de grandes honnêtetés, jusqu’à l’appeler son oncle, et son pére, ce qui pouvoit être vrai sans qu’il en sçût rien, ni qu’il en eût la moindre pensée ; il lui fit même des présens magnifiques, et proportionnés au grand service qu’il venoit de lui rendre en apparence.

La belle fût conduite dans la maison de son Epoux, avec tous les honneurs qu’elle pouvoit attendre d’un homme naturellement galant, et qui l’aimoit à l’adoration ; et elle y fût reçûë par la famille avec toutes les marques d’une joye sincére. Les prémiers jours ne furent employés que dans les Festins et dans les plaisirs ; et jamais Amant, quoique déjà un peu sur l’âge, ne fût plus enjoüé et ne parût plus content qu’Ormon dans le commencement de son nouveau ménage. Il n’en étoit pas de même d’Aminte : tous les plaisirs de son Epoux, ses honnêtetés pour elle et ses caresses n’avoient rien qui la touchoient, en comparaison de ce qu’elle sentoit pour Nico ; Elle se