Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
L’ABBÉ

sur les deux maris, Armant fût beat, c’étoit justement ce qu’il cherchoit, il les laissa se débattre entr’eux en se promenant dans la chambre, et en passant près des chaises qui étoient aux côtés des lits où les femmes reposoient, il changea très-adroitement leurs habits, en mettant ceux de l’une où devoient être les hardes de l’autre, et s’étant remis à sa place sans que les jouëurs se fussent apperçus de la moindre chose, la partie finie et La Vigne ayant perdu, il les convia à déjeuner pour le lendemain matin. Armant se retira dans sa chambre, et les maris furent coucher dans les lits où ils virent qu’étoient les hardes de leurs femmes, auprès desquelles ils se mirent avec le moins de bruit qu’il leur fût possible.

La Vigne qui ne manquoit jamais de souhaiter le bon soir à la sienne, n’oublia pas son devoir, quoi qu’elle fût beaucoup endormie ; Du Val fit la même chose deux heures après, et ils recommencerent ce petit commerce encore une autre fois, sans s’apercevoir du changement qui étoit arrivé, trouvant seulement l’un et l’autre, comme ils