Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
L’ABBÉ

gnent le ragoût d’un Amant, dont le mérite et la vertu font des opérations si surprenantes, que celle qui fut demeurée stérile avec toute sa beauté et sa jeunesse, sacrifiée a un vieillard cassé, se voit Mére des plus beaux enfans du Monde, qui sont adorés par le bon homme, qui croit fermement en être le Pére, quoi qu’ils ne doivent leur Naissance qu’aux intrigues secrétes de son infidelle Epouse. La réforme du beau sexe sur ce chapitre passeroit pour une témérité sans exemple ; ce n’est pas non plus mon dessein d’en faire l’entreprise : outre que ce seroit tems perdu, je ne suis pas si ennemi du genre humain pour m’opposer de la sorte à ses plaisirs ; qu’elles profitent ces aimables personnes, des beaux talens dont la nature leur a été prodigue, le monde leur en a trop d’obligation, puisque sans leurs industries, les peines et les soins que nos jeunes Abbés se donnent pour les soulager, en suppléant comme ils font aux infirmités de leurs foibles Epoux, tant d’honnêtes gens que nous voyons dans la vie, seroient dans l’oubli éternel, et