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UNE FRANÇAISE AU PÔLE NORD

pour donner une chaleur suffisante, où prendrez-vous le gaz nécessaire à les alimenter ? »

Avant que le père d’Isabelle eût pu répondre, Hubert d’Eismont intervint.

« Monsieur, dit-il en riant, je vous ferai remarquer que, si nous voulions produire, du gaz, au sens vulgaire du terme, c’est-à-dire du bicarbure d’hydrogène, la chose ne nous serait peut-être pas impossible, car il ne doit pas manquer de gisements carbonifères dans nos alentours. Nares et Grecly en ont trouvé à portée de leurs mains à Porl-Discovery, sur les côtes de la terre de Grinnell. Mais vous pourriez me répondre que nous aurions plus court de brûler le charbon lui-même, et vous auriez d’autant plus raison de le faire que cette réponse a été prévue et ces cheminées aménagées à diverses fins. »

Ce disant, Hubert prit sur le côté de l’une des cheminées une sorte de poignée à l’aide de laquelle il fit basculer le foyer. La plaque de cuivre brillante qui en faisait le fond disparut pour céder la place à une véritable grille pour coke ou charbon de terre.

Schnecker ouvrit de grands yeux.

« Voilà une cheminée maître Jacques, monsieur d’Ermont. Néanmoins laissez-moi m’étonner que la part du combustible gazeux ait été réservée, puisqu’on n’en doit pas faire usage.

— Je n’ai pas dit cela, répondit en souriant le lieutenant de vaisseau.

— Alors… je ne comprends plus. Où sont vos conduits et vos gazomètres, vos condensateurs et vos alambics ? Où prendrez-vous la chaleur nécessaire à la distillation du carbure ?

— Bah ! répliqua le jeune homme, nous les trouverons. Et laissez-moi m’étonner à mon tour, monsieur Schnecker, qu’un