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François-Joseph, découvert par Payer au cours du voyage de la Germania et de la Hansa.

Enfin, le 30 juin, L’Étoile Polaire, s’engageant dans le chenal du fiord, jetait l’ancre sous ce même 76e parallèle que l’on avait déjà touché sur les côtes du Spilzherg. Le moment était venu de mettre à exécution la seconde partie du plan de M. de Kéralio. Elle consistait à déposer à terre une partie des navigateurs, afin de permettre à L’Étoile Polaire de redescendre aussi vite que possible dans le sud pour s’y procurer les chiens et le personnel esquimaux indispensables aux traînages prochains.

À la vérité, ce plan avait subi de telles modifications qu’on pouvait le dire entièrement renouvelé. On avait perdu un temps précieux à tenter la route de l’est. Au lieu de remonter vers la Terre de François-Joseph, on se trouvait sur la côte orientale du Groenland, au-dessous du mont Petermann. On se proposait désormais de suivre une route oblique du 24e au 55e parallèle de longitude occidentale, afin de croiser, s’il était possible, la route de Lockwood, en 1882, par 82° 44′de latitude nord. C’était un projet grandiose et hérissé de difficultés ; mais, ainsi que le disait M. de Kéralio, est-il donc un obstacle capable d’arrêter les Français ?

Il restait au capitaine Lacrosse quarante-six jours, du 1er juillet au 15 août, pour gagner le sud du Groenland, doubler au besoin le cap Farewell, et ramener au fiord François-Joseph les équipes de chiens nécessaires à l’expédition des traîneaux.

Par bonheur, ce moment de l’année était celui des plus fortes chaleurs. L’Étoile Polaire, pendant ses trois mois de course, n’avait subi aucune avarie. Elle était encore abondamment pourvue de charbon, et, même après son retour, en possé-