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instant dressé, était retombé sur ses pattes, culbutant le chien sous lui.

Salvator, à moitié étouffé, échappait du moins à l’étreinte du plantigrade.

Ce fut à ce moment qu’Isabelle intervint fort à propos.

Le revolver fit merveille. Mlle  de Kéralio fit feu quatre fois de suite sur l’énorme animal. Les quatre balles se logèrent dans la tête et dans le cou de l’ours.

Une seule aurait suffi, si elle avait été bien placée. Malheureusement ces blessures, quoique graves, ne firent qu’exaspérer l’animal. Il se dressa pour la troisième fois, secoua le chien et se précipita sur Isabelle.

C’en était fait de la jeune fille, si, à ce moment même, Guerbraz n’eût surgi devant elle, armé d’une hache.

Brandie par cette main d’hercule, l’arme trancha net l’une des pattes du monstre, et tandis que, rugissant de douleur, il retombait sur le sol, un second coup lui fendait le crâne. Cette fois, l’énorme bête s’abattit pour ne plus se relever, ensevelissant sous sa masse le cadavre mutilé du chimiste allemand.

Cependant, par le panneau ouvert, l’air extérieur n’avait que trop bien pénétré. Un froid intense régnait dans ces parties du navire naguère si chaudes. Il y avait urgence à rallumer les feux.

On reboucha au plus vite le dangereux orifice et l’on remit le gaz en communication avec les cheminées.

Tranquilles désormais sur les suites de cette agression, les gens de l’Étoile Polaire purent délibérer sur le parti qu’ils avaient à prendre. Le conseil fut promptement tenu et le plan