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Ils avaient avec eux un traîneau et l’équipage de chiens indispensable à sa traction.

Le premier être vivant qui fit accueil aux voyageurs fut le brave Salvator.

On ne put le retenir au bord. Il se jeta à la mer et nagea à la rencontre du sous-marin, dont Isabelle lui facilita l’entrée avec le concours de Guerbraz.

Le vaillant chien fut prodigue de démonstrations. Ses transports de joie furent indicibles. Il semblait qu’il ne dût jamais se rassasier de la vue d’Isabelle, tant il lui manifesta, par ses bonds, par ses cris et ses caresses, l’allégresse qu’il ressentait de son retour.

On n’était plus dans la douce atmosphère du Pôle : on rentrait dans l’empire du froid.

La marche du retour vers l’île Courbet fut pénible au delà de toute expression, sous une température effroyable qui se maintenait au voisinage de 40 degrés au-dessous de zéro. Mais le bonheur de revenir à la station, la satisfaction d’avoir surmonté tous les obstacles, soutinrent le courage et les forces de la petite troupe.

Le 20 septembre, rejoints par une escouade de secours envoyée par le commandant Lacrosse, ils atteignirent enfin les quartiers de l’Étoile Polaire.

Hélas ! de douloureuses nouvelles les y attendaient.

Non seulement ils y apprirent la trahison et les projets néfastes du chimiste Schnecker, mais encore la mort de deux matelots du steamer.

On eut, en outre, le chagrin d’autres nouvelles aussi pénibles venues de la station du cap Washington.

Là encore, la mort avait fait des vides dans les rangs de ceux