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cylindrique dont les parois lisses et nettes donnaient fort exactement l’image d’une construction en maçonnerie.

Mais, à cette profondeur, brusquement l’énorme cheminée s’évasait en une suite de couloirs et de grottes sans bornes, tout à fait semblables à celles qu’avait parcourues le sous-marin pendant sa traversée sous la banquise de récifs.

Hubert s’aperçût bien vite que son calcul sur les dimensions de l’abîme n’était point exact en ce qui concernait les fonds. Parvenu en effet à 120 mètres, distance à laquelle il pensait trouver le fond, le sous-marin reposa sur une nappe immense, sous une voûte rocheuse brillamment éclairée par les effluences électriques ; mais la sonde accusa 240 brasses.

Dès lors, la vérité éclatait aux yeux des navigateurs.

Ce qui causait le dénivellement du lac, ce n’était que la différence de hauteur entre les deux points extrêmes du Pôle, dénivellement dû à l’inclinaison de l’axe terrestre lui-même.

La caverne intérieure se vidait et se remplissait au fur et à mesure de sa situation supérieure ou inférieure à l’axe.

C’était ainsi que le puits devenait ou lac ou précipice selon les heures.

Ainsi renseigné, rassuré pour mieux dire sur la situation, d’Ermont n’eut plus qu’à s’en remettre au hasard du soin de diriger le sous-marin vers la délivrance.

Jusqu’à ce moment le torpilleur avait flotté à la surface de l’océan souterrain.

Maintenant la hauteur de la voûte au-dessus de leurs têtes, les vastes dimensions de la caverne permettaient de reprendre la manœuvre qui avait si bien servi pour franchir la ceinture des récifs. On rabattit donc les capots de tôle, on obtura toutes