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côté se trouve un déversoir de plus de 60 kilomètres. À chaque tour de la terre, cette eau revient à son point de départ. Elle passe donc par tous les points cardinaux et collatéraux, conséquemment par le 41e degré de longitude occidentale. Il nous suffit donc de nous laisser descendre avec elle dans les entrailles de la terre, pour que cette eau, en s’abaissant, nous porte jusqu’au point externe de sa communication avec la terre. Or nous savons que la ceinture de roches de la banquise est distante de 40 kilomètres environ, et que la superficie de notre îlot est un cercle de 25000 mètres carrés. Donc, en nous laissant emporter par une branche du courant souterrain, nous sommes surs d’atteindre un îlot quelconque de la mer libre en communication avec le nôtre par ce corridor aqueux. La présence de la mer libre elle-même, l’existence de ces prodigieux amas de force magnétique nous assurent que cette hypothèse est hors de doute. »

Il parlait avec une telle conviction que la jeune fille la partagea sur-le-champ.

« Bravo ! dit-elle, et en avant par le corridor souterrain. »

On était au huitième jour. Les calculs de d’Ermont lui apprirent que, pour aboutir à la poussée intérieure de la nappe d’eau souterraine au voisinage du 41e degré, il fallait embarquer à midi précis.

Le sous-marin fut donc mis à l’eau et son équipage de trois personnes s’embarqua immédiatement.

Ainsi qu’on l’avait prévu, la descente de cette mer intérieure s’opéra circulairement.

De cette façon le bateau put faire l’inspection de tous les côtés du gouffre.

Jusqu’à 60 mètres de profondeur, le lac n’était qu’un puits