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décharge électrique assez violente pour déterminer l’extinction immédiate de tous les foyers lumineux. Mais l’extrême pénétrabilité du milieu avait préservé le bateau de la destruction.

Par malheur, la secousse avait entraîné la rupture d’une partie du prodigieux édifice. Le chemin était obstrué devant la Grâce de Dieu, acculée au fond d’une impasse.

Il fallait sortir de là.

En face de lui, le bateau voyait surgir une véritable cloison de blocs énormes que ne pouvait déplacer l’effort d’une machine, mais qu’un puissant explosif pouvait rejeter hors de la voie.

Isabelle, avant ses compagnons, comprit, ce qu’il fallait faire.

« C’est le moment de placer une torpille, dit-elle.

— J’y songeais, répliqua Hubert. Mais je me demande s’il est prudent de recourir à ce moyen extrême.

— Que craignez-vous donc ? Avez-vous peur de faire écrouler la voûte ?

— Ce serait un petit malheur et un danger de peu d’importance. Non. Ce que je redoute, c’est le remous énorme que cette réaction va produire dans un espace assez restreint, à ce que je puis juger, et dont j’ignore les dimensions exactes. Si nous allions être rejetés sur les parois du fond ?

— Préférez-vous demeurer ensevelis dans ce linceul liquide ?

— Non, répondit d’Ermont, et comme nous n’avons pas le choix, il faut bien recourir au seul moyen qui nous reste pour déblayer le chemin. »

Le torpilleur fit machine en arrière pendant une longueur de 300 mètres. La cavité se prolongeait beaucoup plus avant sous la voûte. La partie de la grotte sous-marine dans laquelle