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« Commandant, nous remontons, je crois ; voyez donc ! »

Hubert s’élança au panneau supérieur et découvrit le second rang de lentilles, un flot de jour inonda l’intérieur du bateau.

Et dans cette expansion soudaine de clarté, les lampes à incandescence parurent jaunir et se rouiller.

Le jeune officier, frappé de stupeur, courut au manomètre indiquant la pression.

« Mais non, dit-il. Nous ne remontons pas. »

Mue par un même sentiment de curiosité, Isabelle décoiffa tous les hublots supplémentaires. Un triple cri d’admiration s’éleva dans le sous-marin.

« Nous flottons en pleine lumière ! » prononça l’enthousiaste jeune fille.

Elle disait vrai.

C’était un éblouissement.

Si l’on n’avait eu comme points de repère les murailles et les colonnes qui soutenaient ce merveilleux édifice, on aurait pu se croire transportés en plein ciel, dans le rayonnement même du soleil.

À cent mètres au-dessus de leurs têtes, les voyageurs apercevaient la voûte, pareille à une toiture de cristal. Les parois et les colonnes se revêtaient de prismes étincelants. Saphirs, émeraudes, améthystes, les décoraient, sertissant par plaques des ruissellements de diamants. Dans les fonds, on voyait tomber des cascades de pierres précieuses, étranges. L’eau, devenue invisible, avait cédé la place à une atmosphère de clartés.

« Mon Dieu ! mon Dieu prononça Isabelle en adressant une prière au Créateur, que vos œuvres sont belles ! »