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Grâce aux projections électriques que l’on emportait, on put fouiller les moindres coins de ces assises du globe.

À 80 brasses, le rempart sembla se déchirer. Le sous-marin se trouva en présence d’une voûte se creusant en tunnel sous la masse rocheuse. Le peu de lumière qui venait d’en haut permit d’en distinguer les arêtes, mais le faisceau des rayons voltaïques eut promptement révélé aux hardis voyageurs. l’existence d’une sorte de couloir prodigieux. Instruit par M. de Kéralio de la structure de ces récits géants, Hubert d’Ermont ne douta point un instant qu’il ne fût en face d’un de ces passages fabuleux par lesquels le père d’Isabelle avait déjà trouvé son chemin vers le nord.

Il laissa donc le bateau descendre d’une dizaine de mètres plus bas. Il eut raison. Ce qu’il avait aperçu n’était que la clef de voûte du conduit souterrain. Au-dessous, la faille s’élargissait prodigieusement. Ce qui n’était qu’une fissure à 80 brasses de la surface de la mer, devenait coupole ou dôme à 150 mètres du niveau. Et l’œil émerveillé des voyageurs fixé aux hublots du véhicule sous-marin ne se lassait pas de contempler et d’admirer les fééries du tableau qui se développait sous leurs yeux. Car c’était un véritable palais de fées qu’ils traversaient.

À droite, à gauche, en d’énormes profondeurs, tapissées d’ombres denses, la voûte se creusait en salles successives, soutenues par des piliers géants. Çà et là, de fantastiques architectures se révélaient. Ici c’étaient, des flèches ; là, des frontons ; plus loin on apercevait des édifices étranges, au sein desquels des formes inconnues paraissaient se mouvoir.

Parfois, au milieu de ces nuits mystérieuses, un éclair