Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se leva donc de sa chaise longue, non sans une certaine vivacité, et, tendant la main à sa cousine :

« S’il vous plaît, mademoiselle la douteuse, de descendre, en compagnie de mon oncle, jusque dans ma chambre, je pourrai vous montrer, sinon la découverte en application, tout au moins les instruments sur lesquels elle se fonde. »

Isabelle se redressa très gaie :

« Ho ! ho ! Hubert, vous me paraissez prendre la chose plus à cœur qu’il ne convient. Faut-il vous dire que mon doute est tout de surface et que j’ai, au contraire, la plus grande confiance en votre savoir uni à celui de votre cher Marc ? »

M. de Kéralio la plaisanta :

« Sans doute, ma fille ; mais tu me parais appartenir quelque peu à l’école de saint Thomas Didyme, qui ne croyait qu’après avoir vu. Aussi bien, puisque Hubert nous le propose, allons voir. »

Tous trois se dirigèrent vers l’écoutille.

Au moment où ils mettaient le pied sur la première marche de l’escalier en fer forgé, ils furent croisés par le commandant Lacrosse.

« Parbleu ! Bernard, s’écria M. de Kéralio, vous ne serez pas fâché de voir avec nous les trésors de science emmagasinés dans la chambre de mon futur gendre. »

Et passant son bras sous celui de Lacrosse, M. de Kéralio l’entraîna à la suite des deux jeunes gens.

L’intérieur de l’Étoile Polaire avait été aménagé à l’instar d’un yacht de plaisance. La coursive, le salon, la salle à manger, le fumoir étaient décorés d’une boiserie d’acajou au long de laquelle régnait un capiton soigneusement rembourré. Les chambres des officiers s’ouvraient sur la coursive. À