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« Il y a le chien », dit-il.

Tous comprirent.

Tirant son carnet, Hubert y traça d’une main gourde l’appel suivant au lieutenant Pol :

« Envoyez trois hommes avec des vivres et l’un des tubes d’hydrogène. Suivez le chien. Il vous conduira. »

Il détacha la feuille du carnet et la fixa au collier de la bête.

Il ne restait plus qu’à expédier Salvalor vers le campement.

Qui ferait comprendre au vaillant animal le service que l’on attendait de lui ?

Isabelle se chargea de ce soin. Elle comptait, à juste titre, sur la merveilleuse intelligence de Salvalor, bien supérieure à celle de ses congénères. Sortant donc du sous-marin enlisé, elle remonta jusqu’au seuil du hummock factice, caressa le brave terre-neuve sur la tête, et, lui montrant l’horizon du sud-ouest perdu sous les lignes blanches des flocons qui ne s’interrompaient plus, elle lui dit simplement : « Va, bon chien ! »

Salvalor fit entendre un jappement joyeux, attacha sur sa maîtresse un doux et fier regard, et partit comme une flèche.