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Déjà Hardy et ses hommes, la carabine au poing, s’avançaient sur les loups.

Soudain un éclat de rire homérique souleva toutes les poitrines, si bruyant que les voyageurs du champ de glace y firent écho, tandis que le lieutenant et ses compagnons s’arrêtaient, secoués par leur hilarité.

Ce qui s’était passé était souverainement burlesque.

Surpris par le faisceau des rayons électriques, les loups venaient de se débander avec des cris de détresse, et le projecteur, les suivant dans leur fuite, accélérait leur course en augmentant leur épouvante.

En moins de dix minutes, tout le troupeau avait disparu. Il n’en restait plus trace sur le pack, sinon par la présence d’ossements admirablement nettoyés qui montraient en quelle estime les hideuses bêtes se tenaient entre elles.

Une heure plus tard, les exilés, congratulés, choyés par leurs camarades, s’asseyaient à un chaud réveillon autour de la table du commandant.