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Il y avait une arrière-pensée que rendit manifeste un incident, d’ailleurs prévu.

On n’en avait pas tenu compte. Et cependant le soleil approchait du terme de sa course. La brève nuit de deux heures allait venir.

Tout à coup la sonnerie du téléphone retentit, appelant le commandant à la communication.

Il y courut. C’était le docteur Le Sieur qui l’avait appelé.

La conversation s’établit et rassura complètement le commandant sur le sort de ses compagnons.

Les matelots Gaudoux et Lansyer étaient parvenus heureusement à leur but. Ils avaient pu, après deux heures d’efforts, percer la muraille de neige et libérer, les trois prisonniers de l’observatoire.

À part quelques malaises résultant d’une trop longue respiration dans une atmosphère diminuée de son oxygène, ni le docteur ni ses compagnons n’avaient ressenti de troubles fonctionnels graves.

Mais il va sans dire que tous étaient pressés de regagner l’Étoile Polaire, et le médecin annonça au commandant qu’ils allaient, repartir sans se reposer.

Ceci compliquait la situation très gravement.

En effet, les loups étaient maintenant de ce côté du pack. Leur bande s’interposait entre le navire et les cinq voyageurs. Lacrosse prévint ces derniers du danger. La nouvelle arriva trop tard ; il n’y avait plus personne à l’autre bout du téléphone.

En conséquence, il fallait au plus tôt se débarrasser des gêneurs.

La nuit se faisait. Sur la glace, une longue rangée de points