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matelots que ces tubes étaient encore ouverts, puisque c’est l’un d’eux qui les a fermés. En outre, vous avez fui à leur . approche. Ceci prouverait le contraire de votre assertion. Pour être absolument sincère, j’ajouterai que je vous surveille depuis longtemps, et que j’ai mes raisons pour agir ainsi. De votre réponse va dépendre l’opinion que je devrai me faire définitivement. »

Le misérable avait encore une fois réagi contre la surprise de cette déclaration.

Il regarda effrontément le commandant et répondit en se croisant les bras :

« Vous êtes maître à bord, monsieur. Interrogez donc à votre guise. »

Lacrosse se tourna vers le lieutenant :

« Hardy, vous êtes l’unique témoin de cette scène. Mais vous êtes un homme d’honneur et un bon Français. Votre témoignage me suffit. Voudriez-vous me servir de greffier pour un instant ? »

Le commandant ne pouvait mieux choisir. Hardy était un modèle d’honneur et de loyauté.

Il prit donc une plume et un carnet et transcrivit le bref interrogatoire qui suivit :

« Monsieur Schnecker, commença Lacrosse, vous êtes inscrit à bord en qualité de chimiste attitré de l’expédition. Veuillez nous rappeler vos noms et qualités.

— Qu’à cela ne tienne, répliqua l’Allemand. Je me nomme Hermann Schnecker, je suis né à Mulhouse et j’ai pris mes grades devant l’université de Paris.

— Vous avez vos diplômes sur vous, sans aucun doute ?

— Non. Je les ai laissés à Paris. Il n’était pas nécessaire de