Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moins bien située qu’au cap Ritter, pût être en communication constante avec le steamer, on établit une sorte de corridor en planches qui la reliait au navire. Il fut décidé même qu’en cas de trop grands froids, on réintégrerait les cabines, qui ne seraient d’ailleurs jamais abandonnées, puisqu’un bon tiers au moins de l’équipage séjournerait sur ce point jusqu’au printemps suivant.

On dressa le compte des vivres. Ils étaient encore largement suffisants, bien qu’il fallût faire la part des marchandises avariées. En outre, on avait l’espoir de grossir la provision de viande fraîche, et l’accord était fait avec ceux du cap Washington pour que, dans les premiers jours d’octobre, ils approvisionnassent leurs frères de l’île Courbet, si, comme tout le faisait prévoir, le gibier se trouvait en plus grande abondance sur le continent.

Puis, ce fut la récapitulation des munitions, et par munitions on entendait les précieuses ressources apportées par la découverte de Marc d’Ermont, aussi bien que les armes, la poudre et les divers explosifs.

Sous ce rapport encore, on fut pleinement rassuré.

La quantité d’hydrogène liquidé embarquée à bord de l’Étoile Polaire était de 20 mètres cubes, représentés par 8 000 tubes, qui avaient fourni au navire un de ses principaux chargements. Une centaine à peine avaient trouvé place dans le coffre-fort d’Hubert. On avait dépensé en pure perte, pour le gonflement du ballon, environ 2 500 mètres cubes du précieux gaz, ce qui avait fait un déficit exact de 400 tubes contenant 1 000 litres de gaz liquéfié. M. de Kéralio, de son côté, avait emporté 600 tubes, quantité largement suffisante pour actionner le bateau sous-marin, et la différence, soit 6 500 tubes, avait été