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VII

le cap washington


La première étape parut donner raison aux Anglais.

La colonne n’avait pas fait dix milles dans le nord-ouest qu’elle dut s’arrêter. On avait perdu de vue le steamer.

Il était manifeste que l’Étoile Polaire, engagée dans une lutte très âpre contre la débâcle, devait conquérir le terrain mètre à mètre. Aussi loin que s’étendît la vue des voyageurs, la mer était prise. Le floe avait une régularité affligeante : c’était une plaine sinistre, à peine bossuée, çà et là, par des chaînes de hummocks. On n’y voyait rien bouger et cette immobilité muette désolait le regard.

La colonne fit halte et dressa les tentes. On allait bivouaquer jusqu’à l’arrivée du navire. S’il ne paraissait point, ce