Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Bravo ! s’écrièrent tous les assistants. Il ne manquera plus que des oiseaux-mouches pour nous croire transportés aux Antilles ou sur les bords de l’Amazone. »

On prit l’engrais improvisé et on en étendit une épaisse couche sur les plates-bandes, que l’on recouvrit ensuite de 15 centimètres de sable. Ce sable, à son tour, fut arrosé, d’abord avec le mélange ammoniacal, ensuite avec de l’eau tiède.

« Maintenant, dit paisiblement Schnecker, il faut ensemencer. »

On laissa le « terrain » reposer tout un jour, sous la double action de la chaleur souterraine et de la lumière électrique largement prodiguée dans les globes en verre dépoli. Le lendemain, de grand matin, on répandit les diverses graines sur lesquelles on fondait l’espoir de la récolte. Il y eut un carré de fraisiers, réservé sous les rayons les plus directs des lampes.

Les radis, les salades, les carottes, le persil occupèrent les autres parterres. Enfin, au long des murs, Isabelle disposa les semences de fleurs annuelles diverses : némophiles, capucines, volubilis et liserons.

« Et maintenant, à la grâce de Dieu ! » prononça religieusement M. de Kéralio.

En effet, à partir de ce moment, c’était, à Dieu d’aider à l’effort humain.

L’emploi si inespéré de l’hydrogène pour le chauffage de la maison produisait des résultats merveilleux.

Si l’on n’avait eu sous les yeux, au travers des vitres, le spectacle de l’effroyable hiver polaire, on eût pu se croire au printemps, tant était douce et suave la température intérieure.

Toutefois, sur l’avis des deux médecins, d’Ermont dut