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entre eux par des tuyaux de dégagement. En même temps, quatre lampes à combustion électrique furent installées dans les encoignures de la pièce. Enfin, au pied des cloisons, sous forme de plates-bandes, on remua aussi profondément que possible le sol gelé, après l’avoir arrosé au préalable d’eau bouillante.

« Mais, s’écria le lieutenant Hardy, c’est de la bouillie pour les chats ! Est-ce que le froid va déguerpir devant vos bouillottes ?

— Patience, mon cher ami, patience ! riposta Hubert. Il suffit que le froid s’éloigne pendant un jour seulement. Demandez plutôt à monsieur Schnecker. »

De fait, l’Allemand, dont on mettait la science à contribution, semblait prendre goût au travail. Il souriait d’un air entendu et hochait la tête.

Dans la rigole ainsi creusée sur le pourtour de la serre, on enterra une tringle de fer continue, dont les extrémités vinrent se fixer aux deux poêles. De cette façon, il suffirait de porter ces extrémités à l’incandescence pour entretenir dans le sol une température constante et humide, par la fonte de la glace aux alentours.

« Fort bien ! dit encore l’incrédule Hardy, mais où prendrez-vous la terre végétale ? Ou bien avez-vous l’intention de faire pousser dans votre serre des légumes cuits par les racines ?

— Sachez, monsieur ; répliqua l’Allemand, que toute terre est végétale pour les horticulteurs habiles. Quant aux légumes cuits, ils ne le seront qu’après la cueillette. »

De temps à autre, les équipes de travailleurs s’interrompaient pour venir contempler, la besogne faite. Ils demeuraient