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ces mots : Non, non (c’est-à-dire en protestant contre tout attribut). Le soi est incompréhensible, il est impérissable, il est indépendant et libre. Comment, ô bien-aimée, pourrait-il, lui celui qui connaît, connaître celui qui connaît ? ».

Voilà le point important. Comment celui qui connaît pourrait-il connaître celui qui connaît ? ou comme nous dirions, comment l’âme peut elle connaître l’âme ? Elle ne peut être que celle qui connaît, celle en qui sujet et objet ne font qu’un, ou plutôt en qui il n’y a pas de distinction entre le sujet et l’objet, dont l’être même est la connaissance et dont la connaissance est l’être. Aussitôt que le soi est conçu et changé en quelque chose d’objectif, l’Ignorance pénètre, la vie cosmique illusoire commence, l’âme paraît être ceci ou cela, vivre et mourir, tandis que comme sujet elle est à l’abri de la vie et de la mort, elle est à part, elle est immortelle. « Voilà la véritable immortalité » comme dit Yagnavalkya, et sur ces mots il s’éloigna dans la forêt.