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femme et ses enfants qui souffrent. De même un homme qui dit qu’il est gros ou maigre, qu’il se meut, se tient debout ou saute, qu’il fait quelque chose, qu’il désire ceci ou cela, tandis qu’en réalité lui-même, c’est-à-dire son moi véritable, le sujet idéal n’est que le témoin de tous ces actes et de tous ces désirs, le spectateur, qui est ou devrait être tout à fait indépendant des divers états de son corps.

Sankara conclut en disant en résumé que tout cela est fondé sur ce transfert ou supposition erronées, qu’en fait tout ce que nous savons ou tenons pour vrai dans le domaine de la science ou de la philosophie ordinaire, ou de la loi, ou de toute autre matière, appartient au royaume d’Avidya, la Nescience et que l’objet de la philosophie védanta est de dissiper cette Nescience et de la remplacer par Vidya, ou vraie science.

Cette manière de raisonner peut nous paraître étrange, à nous qui sommes accoutumés à une atmosphère de pensée toute différente, mais elle contient cependant une