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de transfert du sujet à l’objet. Toutes les définitions paraissent se réduire à ceci : que ce transfert consiste à imaginer dans son esprit ou sa mémoire que l’on reconnaît une chose vue auparavant, et que l’on voit ailleurs. Il donne comme exemple le fait que certaines personnes confondent la nacre avec l’argent, c’est-à-dire transfèrent à la nacre l’essence et les qualités qu’elles ont vues dans l’argent. Ou encore, que quelques personnes s’imaginent voir deux lunes, bien qu’elles sachent parfaitement qu’il n’y en a qu’une. De même, l’on croit que l’être vivant ou le moi ordinaire est le vrai sujet, le soi, ou qu’il y a deux soi, le corps et l’âme, tandis qu’il ne peut y en avoir qu’un, qui est tout en tout. La nature de ce transfert qui se trouve à la racine de toute expérience ou illusion mondaine, est expliquée une fois de plus comme « le fait de prendre une chose pour ce qu’elle n’est pas » et il cite comme exemple, l’homme compatissant qui dit qu’il va mai et qu’il est misérable, quoiqu’il se porte lui même très bien et que ce soient sa