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appartient décidément à un âge postérieur. Comme d’autres écrits sacrés, les Oupanishads se livrent aux descriptions les plus fantaisistes du séjour de l’âme après la mort, et leurs conceptions du bonheur ou du malheur des esprits des morts ne sont guère supérieures à celles des Grecs. C’est peut-être la fantaisie de ces descriptions qui suscita les doutes de penseurs plus sérieux et leur fit rejeter la croyance en l’immortalité vulgaire des âmes, en même temps que leur vieille croyance dans les Champs-Élysées et les îles des Bienheureux. Toutefois les Oupanishads adoptent un moyen bien plus sage. Ils ne contestent pas la vieille croyance populaire, ils la laissent comme utile à ceux qui ne connaissent pas de bonheur supérieur à l’accroissement du bonheur dont ils jouissaient en cette vie, et qui, par de bonnes œuvres, ont mérité l’accomplissement de leurs espérances et de leurs désirs humains. Mais ils réservent une immortalité supérieure, ou plutôt la seule véritable immortalité, à ceux qui ont acquis la con-