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nous étonner, dans ces conditions, que leur œuvre ait été faite aussi bien que possible, et qu’elle ait duré des milliers d’années ? Les anciens Oupanishads décrivent en ces termes l’étudiant en philosophie doué des qualités requises (Brih. Oup. IV, 4, 23) : « Donc celui qui connaît l’Être en soi, après être devenu calme, dompté, satisfait, patient et recueilli, se voit soi-même dans l’Être en soi, voit tout comme l’Être en soi. Le mal ne le vainc pas, il vainc tous les maux. Le mal ne le brûle pas, il brûle tous les maux. Délivré du mal, délivré des souillures, délivré du doute, il devient un vrai Brâhmana ».


Défiance du témoignage des sens


Une autre chose indispensable à l’étudiant en philosophie était la faculté de distinguer ce qui est éternel de ce qui ne l’est pas. Cette distinction se trouve sans doute à la racine de toute philosophie. La philosophie commence lorsque les hommes, après avoir regardé le monde, s’étonnent, se troublent