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que de la pensée philosophique et ne sommes pas offusqués par suite de la diversité de leurs opinions. Au contraire, nous nous attendons à trouver de la diversité, et sommes même satisfaits de trouver une pensée indépendante et des contradictions apparentes entre les maîtres, quoique la tendance générale soit la même chez tous. Ainsi nous trouvons côte à côte des assertions comme celles-ci : « Au commencement existait Brahman. » « Au commencement existait l’Être en soi. » « Au commencement existait l’eau. » « Au commencement il n’y avait rien. » « Au commencement il y avait quelque chose. » ou pour traduire ces deux sentences plus correctement dans le langage de la philosophie européenne : « Au commencement était le μὴ ὄν. » et « Au commencement il y avait

    change pas du tout ou il change en son entier. Si, d’autre part, l’on dit qu’il change en partie et persiste en partie, une scission est opérée dans sa nature, d’où il suit qu’il se compose de parties, etc… » Ici Sankara admet une réelle difficulté, mais il l’explique en montrant que la scission opérée en Brahman est uniquement le résultat d’Avidya (l’ignorance). Le même raisonnement est employé au chapitre II, i, 31 et ailleurs.